Zidane Zidane, le Maestro des Bleus
L'un des plus grands joueurs de l'histoire du football français
Zinedine Zidane, un des plus grans, si ce n'est le plus grand, joueur de l'équipe de France.
Zinedine Zidane, le meilleur du monde !
Lorsque Zinedine Zidane signe aux Girondins en 1992, il n’est pas encore international. Du moins, chez les « A ». Car avec son copain Christophe Dugarry, il a connu la sélection tricolore en catégories de jeunes. Il a alors vingt ans. On sait, quand on a l’œil et qu’on connaît un peu le foot, que ce garçon va faire un truc énorme sous peu... Ou l’on croit le savoir, plus exactement. Mais combien ont échoué après avoir été jugés et/ou lancés trop précocement ? Pourtant, lui, c’est – véritablement – différent. Il a ce brin de… tout, en plus ! Un peu à l’image de Kylian Mbappé Lottin, quand il a commencé à apparaître sur les radars du foot pro, il n’y a pas si longtemps. Le talent, le potentiel, le ressenti du jeu… il possède tout ça. Ce qui fait dire qu’il est de la « race » des grands, dans le jargon populaire. À lui de le prouver, désormais…
Débuts chez lui…
Quand il débute chez les Marine et Blanc, tout fraîchement promus en Division 1, le jeune milieu de terrain a de l’ambition ; à tous les niveaux. Et celle d’intégrer le onze aux trois couleurs en fait évidemment partie. Question de principe, d’appétence, de légitimité et de logique, forcément ! Après des performances prometteuses en Gironde, et l’affirmation sportive et humaine de ce qu’il laissait entrevoir, « Zizou » postule sérieusement.
En 1994, suite au traumatisme d’une non-qualification pour la Coupe du Monde aux États-Unis, l’Équipe de France se reconstruit, en vue de se rattraper lors de Championnat d’Europe des Nations qui se disputera en Angleterre, en 1996. Avec, bien entendu, aussi, en ligne de mire, l’objectif majeur de bien figurer lors du prochain mondial, en 1998, en France. Aimé Jacquet, le sélectionneur fait des choix : de formules, de joueurs, d’hommes. Il donne confiance aux jeunes et invite le régional de l’étape à disputer une rencontre amicale de préparation face à la République Tchèque, à… Lescure ! Quel plus beau cadeau et quelle plus belle opportunité que celle d’évoluer dans son jardin, aux côtés de ses copains de clubs que sont Christophe Dugarry et Bixente Lizarazu ?
Seul « Duga » sera titularisé, mais peu importe : la fête sera à la hauteur de l’évènement ! En face, c’est un adversaire motivé qui, suite à la récente partition de la Tchécoslovaquie, voudra également faire bonne figure très prochainement, dans le concert international… Et pour faire face à Petr Kouba, Jan Suchopárek, Václav Němecěk, Daniel Šmejkal ou Tomáš Skuhravý (puis Patrick Berger ou Karel Poborský), Jacquet met en place, devant Bernard Lama, le « 5-3-2 » suivant : Jocelyn Angloma, Lilian Thuram (dont c’est la première sélection), Laurent Blanc, Bruno Ngotty (première, aussi), Éric Di Meco, Marcel Desailly, Éric Cantona, Corentin Martins, Christophe Dugarry (deuxième sélection) et David Ginola.
Déjà sauveur…
Mais ce mercredi 17 août, qui réunit 15 000 spectateurs aussi bruyants qu’impatients dans les travées d’un Stade Municipal sevré de Bleus depuis 1988 (France-Espagne, amical/2-1), va bientôt faire déchanter. Car si tout se passe plus ou moins bien dans le premier acte, c’est la fin de celui-ci qui va glacer les ardeurs du peuple français… Ainsi, en deux minutes, Skuhravý et Šmejkal (43e et 45e minutes) envoient Lama chercher le ballon au fond de ses filets ! 2-0 à la pause, ça tâtonne et ça fait désordre…
Mais l’ordre va de nouveau régner sur la pelouse de l’ovale bétonné, lorsque Zidane va y entrer… Suivant Lizarazu (46e), et rejoignant aussi Dugarry, le meneur de jeu fait son apparition à moins de trente minutes du terme de la rencontre (63e), en remplacement de Corentin Martins. Après avoir trouvé ses marques, il imite les Tchèques en scorant à deux reprises et en soixante secondes ! Une première frappe lourde du gauche de plus de 25 mètres, limpide, qui se loge dans le petit filet de Kouba (85e), et une tête surpuissante, sur un corner (87e), font la différence, permettant d’égaliser (2-2) et de sauver l’honneur. Celui que certaines chaînes de télé nomment encore le « Réserviste », mais qui commence aussi à devenir « Zorro », glisse alors ces quelques mots, au sortir du vestiaire, après avoir dédié son doublé à sa femme enceinte et sa famille : « C’est beau… C’est magnifique ! Ça ne m’était jamais arrivé de marquer deux buts dans un seul match, que ce soit en catégories Minimes, Cadets, Espoirs… Il faut savourer… Après, il faudra recommencer à bien jouer. C’est fabuleux ce qui m’arrive ce soir… » Humble et efficace, soit le résumé de sa vie…
Non titulaire régulier avec les Bleus pendant plusieurs mois, il s’étoffe autant que son jeu, avec Bordeaux, et devient un élément majeur du dispositif de base d’Aimé Jacquet, avant l’Euro anglais. Une compétition dans laquelle il sera éliminé avec les siens, en demi-finale, par les… Tchèques ! Désillusion, certes, mais carrière internationale bien lancée… Pour un parcours qui le mènera à totaliser 108 sélections, 25 capitanats et 31 buts !
« C’est beau… C’est magnifique ! Ça ne m’était jamais arrivé de marquer deux buts dans un seul match, que ce soit en catégories Minimes, Cadets, Espoirs… Il faut savourer… Après, il faudra recommencer à bien jouer. C’est fabuleux ce qui m’arrive ce soir… »
Humble et efficace, soit le résumé de sa vie…
Non titulaire régulier avec les Bleus pendant plusieurs mois, il s’étoffe autant que son jeu, avec Bordeaux, et devient un élément majeur du dispositif de base d’Aimé Jacquet, avant l’Euro anglais. Une compétition dans laquelle il sera éliminé avec les siens, en demi-finale, par les… Tchèques ! Désillusion, certes, mais carrière internationale bien lancée… Pour un parcours qui le mènera à totaliser 108 sélections, 25 capitanats et 31 buts !
Un palmarès en or
Une carrière qui va aussi le mener à plusieurs titres majeurs… Aux côtés de Didier Deschamps, Youri Djorkaeff, David Trezeguet, Thierry Henry ou Robert Pirès, entre autres, il va se forger un beau palmarès et mettre sous respect la planète entière. En 1998, le 28 janvier et avant la consécration, il inaugure à sa façon le Stade de France, en marquant face à l’Espagne, en amical, le but de la victoire (1-0). En juillet, il expédie le « grand » Brésil des Taffarel, Cafu, Roberto Carlos, Dunga, Leonardo, Ronaldo, Rivaldo, Bebeto, Edmundo ou Denílson aux oubliettes, en inscrivant un doublé de la tête qui l’assomme net… Pour une victoire 3-0, à la maison ! HIS-TO-RI- QUE ! Il est sacré Ballon d’Or dans la foulée…
Lors de l’Euro 2000, en Belgique et aux Pays-Bas, Zizou, atteint le sommet de son art. Mature et sûr de sa force, il marque en quart de finale face à l’Espagne (2-1), inscrit le « but en or » en demi-finale face au Portugal (2-1) et bat l’Italie en finale (2-1) ! Deuxième titre majeur avec, en poche, celui de meilleur joueur du tournoi…
Le 12 août 2004, après l’Euro au Portugal, où il échoue en quart face à la Grèce – futur vainqueur – (1-0), il déclare, comme d’autres cadres de l’équipe, sa retraite internationale. Mais quasiment un an plus tard, sous la pression populaire et sur les préconisations appuyées de la F.F.F., il annonce son retour à la compétition avec les Bleus !
Qualification pour le Mondial 2006 validée, il se mue en sauveur de la nation. Dépassant le cap des 100 sélections avant le tournoi, le « Madrilène » renvoie, en huitième de finale, l’Espagne à son arrogance. Victime de railleries de la part de la presse ibérique – qui parle de « jubilé » – et de certains joueurs de la « Roja », il surmonte la vexation et l’irrespect par la motivation ; à 34 ans, il en a encore largement sous le pied ! Au moyen d’un exploit personnel, il « punit » d’un but les Iker Casillas, Sergio Ramos et autres, qui s’inclinent 3-1 !
Le 1er juillet, c’est l’heure de retrouver le Brésil, en quart : Dida, Cafu, Roberto Carlos, Kaká, Ronaldinho ou Ronaldo voient que le « vrai » brésilien est dans l’autre camp ! Une passe décisive pour Henry, et bonjour la qualif’ (1-0) ! Zidane, désigné « homme du match » par la F.I.F.A., aura peut-être livré-là sa meilleure prestation sous le maillot tricolore…
Coup de génie et coup de tête
La demi-finale, face au Portugal, est remportée grâce à un penalty transformé par Zidane (1-0), ce qui permet au génial milieu de terrain de terminer sa carrière professionnelle en apothéose, sur une finale de Coupe du Monde. Ce sera face à l’Italie des Cannavaro, Gattuso, Pirlo, Del Piero ou Totti. Zizou inscrit un nouveau penalty, en mode « panenka », au… meilleur gardien de but de la planète ! Coup de génie ultime…
Gianluigi Buffon est cependant vengé, quelques instants après, par Marco Materazzi, qui égalise (1-1). La Squadra Azzurra l’emportera dans la séance des tirs au but (5-3). Et à onze contre dix, suite à l’exclusion de Zidane, en prolongation, pour un malheureux et probablement éliminatoire coup de tête donné au vicieux buteur italien. Coup de folie ultime…
C’est donc sur une fausse note que s’achève le règne de l’immense joueur qu’est devenu le jeune Zizou. Mais on retiendra plus sa classe cristalline, pure et à effet miroir, qui a subjugué le jeu des autres autour de lui, ou l’efficacité qu’il a eue dans le jeu, que son regrettable geste final…
Mais malgré blessures, suspensions et rendez-vous manqués, Zinedine Zidane, artiste-virtuose et forte tête, aura fait du chemin depuis son arrivée aux Girondins. Lui qui figure, depuis, dans la haute lignée des Raymond Kopa, Michel Platini ou Alain Giresse, au Panthéon des dieux du football français. Et même plus haut, encore, dans celui du foot mondial...
Et c’est à, et avec, Bordeaux qu’il aura, à jamais, débuté en Équipe de France…