Ulrich Ramé, un beau challengeur en tricolore
Découvrez l'histoire d'Ulrich Ramé avec les Bleus
Entre 1999 et 2003, le gardien bordelais est sélectionné à plusieurs reprises en Équipe de France.
Ramé, ce beau challengeur
Il est aisé de penser qu’il n’était pas écrit à l’avance qu’Ulrich Ramé puisse un jour évoluer en Équipe de France « A ». Car lorsqu’il est arrivé sur la pointe des crampons, en 1997, aux Girondins de Bordeaux, l’ex portier angevin n’a pas connu la sélection. Mais au fil des prestations haut de gamme effectuées avec les Marine et Blanc, il s’affirme comme l’un des tous meilleurs gardiens de but du championnat. Et donc, de France. Ce qui en a fait un sélectionnable potentiel…
Un bon bilan
En juin 1999, peu après l’avoir vu sacré champion national avec le club au scapulaire, Roger Lemerre, qui a pour mission de qualifier la France pour le Championnat d’Europe des Nations 2000, lequel se tiendra en Belgique et aux Pays-Bas, le convoque chez les Bleus. Le challenge est élevé pour ce beau… challengeur ! Parce que dans le groupe champion du monde 1998 figurent toujours Fabien Barthez et Bernard Lama. Mais pour ce rendez-vous retour (le 9 juin) en Principauté d’Andorre (victoire 2-0 à l’aller), Ramé sera… titulaire ! Un beau baptême et une belle opportunité, à 26 ans, qui s’expliquent aussi par la précaution prise par Lemerre vis-à-vis de Barthez, sous la menace d’un deuxième carton jaune. Ce qui priverait ce dernier de la suite des évènements… Mais peu importe les circonstances, l’offrande est belle. Ulrich la saisit de fort belle manière, puisque les siens l’emportent, sans concéder de but. Certes, c’est sur la plus petite des marges, et sur penalty (86e minute), mais l’adresse de Frank Lebœuf dans l’exercice a fait la différence. Pas glorieux, peut-être, mais efficace, qui plus est face à une formation habituée à poser des problèmes aux grosses nations du football, en pratiquant un jeu ultra défensif, avec bloc bas très compact…
Pour sa première sous la tunique tricolore, c’est donc un succès sportif. Les 7 600 spectateurs du Stade Olympique de Montjuïc, à Barcelone, l’ignorent probablement, mais le Bordelais vit un grand moment. Un mémorable instant de fierté, de reconnaissance, d’honneur, de bonheur. Aux côtés de Christian Karembeu, Marcel Desailly (capitaine), Vincent Candela, Alain Boghossian, Emmanuel Petit, Vikash Dhorasso, Nicolas Anelka, Christophe Dugarry et de son compère girondin, Sylvain Wiltord (en plus de Patrick Vieira et Robert Pirès, entrés en jeu), il participe à la première des douze rencontres qu’il va honorer, au total, avec les Bleus (en plus de trois en « A’ »). Après l’Andorre, huit seront « amicales » et trois auront lieu durant la Coupe des Confédérations 2001, au Japon et en Corée du Sud. Cette compétition, Ulrich la remporte, et bat la Corée du Sud (5-0, le 30 mai), le Brésil (2-1, le 7 juin) et le Japon (0-1, le 10 juin). Entre-temps, il a aussi glané le titre de champion d’Europe 2000, sans toutefois disputer une seule rencontre. Jurisprudence Barthez-Lama oblige !
Au niveau international, toutes compétitions confondues (et matches amicaux compris), son bilan est bon : huit victoires, un nul et trois défaites, pour seulement 9 buts encaissés (et 25 marqués par ses coéquipiers). À noter une participation à la Coupe du Monde 2002 (en Corée du Sud et au Japon), en tant que gardien numéro 3, derrière Barthez et Grégory Coupet (0 match).
Dernier rendez-vous
Fait assez inhabituel, le Bordelais a joué, le 16 août 2000, face à une sélection… F.I.F.A., dans le cadre d’une rencontre de bienfaisance organisée au profit de l’association SOS-Village d’Enfants ! C’était au Stade Vélodrome de Marseille, devant 60 000 spectateurs, pour ce qui constituait la première sortie des Bleus depuis leur sacre européen. Avec Laurent Blanc, Bixente Lizarazu, Didier Deschamps, Zinedine Zidane, Christophe Dugarry, Thierry Henry ou David Trezeguet, il s’impose largement (5-1), face à Andreas Köpke, Rigobert Song, Aldair Santos do Nascimento, « Dunga » (Carlos Caetano Bledorn Verri), Roberto Baggio, Ciro Ferrara, entre autres ; et après avoir remplacé Barthez à la pause…
Mais suite à de belles et nobles passes d’armes, c’est le 12 février 2003, au Stade de France, face à la République Tchèque de Vladimír Šmicer, en amical (0-2), qu’il va vivre sans le savoir son dernier rendez-vous avec les trois couleurs. Zdeněk Grygera frappe de loin et Ramé, avancé, commet une faute de main, accompagnant le ballon dans son propre but (7e)... Un fait de jeu qui ne lui sera étrangement pas pardonné. Conclu par Milan Baroš (61e), le scenario catastrophe pour la formation de Jacques Santini desservira l’Aquitain, puisqu’à partir de ce revers, il ne sera plus jamais convoqué en sélection…
Pourtant, toujours régulier et compétitif en club, il n’abandonne pas l’idée de vivre de nouveau une idylle plus tard, qui plus est lorsque Raymond Domenech confie avoir un œil attentif sur lui et sur son bagage de joueur expérimenté.
« Tant que je joue, que je prends du plaisir et que je suis performant : j’y pense, explique-t-il avec franchise en juin 2007, dans les colonnes de But ! Bordeaux. Pour moi, c’est un objectif comme un autre, plus individuel qu’autre chose, mais cela ne se fera qu’en fonction des performances du club. Cette saison, c’est pareil : il faut rééditer tout cela. Après, l’Euro est encore loin… Enfin, proche et loin à la fois ; donc, l’important est de retrouver ce niveau de performance. »
Chose sans conteste acquise, mais manifestement pas suffisante pour poursuivre l’aventure internationale…