« Les Girondins, c’est toute ma vie »
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Pierre Labat, affectueusement surnommé « Pierrot », est une figure historique du Club. A l’occasion des « Matches des 140 ans », il nous parle de son histoire, du Club et de ses souvenirs.
« Tout ». Voilà ce que répond Pierrot quand on lui demande ce que représentent les Girondins pour lui. « Même si je place ma famille avant » reprend-il avec un sourire malicieux.
Pierrot a le Scapulaire chevillé au cœur. Cela commence dès le plus jeune âge, avec une carrière de joueur écourtée trop tôt. « J’avais quitté le club sur une rupture des ligaments à l’âge de 20 ans. J’y suis revenu par la suite. Ce club, c’est comme une famille » explique-t-il.
Un formateur dans l’âme
Revenu dans les années 80, à la demande de Didier Couécou, Pierrot rencontre un homme qui va changer sa vision du football et sa carrière : Ante Mladinic. Le technicien yougoslave arrive à Bordeaux avec une approche particulière sur la formation des joueurs.
« Il m’a appris à apprendre. Il m’a convaincu. Nous sommes en 2021 et je reste persuadé qu’il avait raison depuis le début. » Cette méthode, c’est le travail technique individuel avec chaque joueur afin de renforcer les qualités de footballeur mais aussi le mental, indispensable. « Je me suis consacré à la formation des jeunes. Tout le tournant est là, que ce soit pour Liza, Duga ou tous les autres. »
Il enchaîne : « Liza et Duga, je les ai eus à la formation puis je les ai vus arriver en professionnel. Au départ, on me disait que Christophe avait des qualités mais qu’il n’arriverait à rien. J’ai connu Liza alors que je m’occupais des 19 ans. Je tout de suite vu ses qualités. J’ai demandé des renseignements sur ce gamin et on m’a répondu qu’on ne savait pas si on allait le garder. Je leur ai dit qu’ils étaient fous. On a commencé à travailler individuellement avec tous ces joueurs. Je l’ai aussi fait avec Aurélien Tchouaméni avant qu’il ne parte à Monaco. Récemment, il m’a dit qu’il voyait la différence entre avant et après. Pareil avec Yoann Gourcuff. Tout cela, c’est la méthode Mladinic. »
Souvenirs de titre
« Je me souviens aussi de mon arrivée en tant qu’adjoint d’Elie Baup. J’étais au Cameroun à cette époque pour superviser des joueurs et j’ai quitté cette mission pour travailler avec lui. » Un de ses meilleurs souvenirs. A l’issue d’une saison 1998-1999 superbe, les Girondins deviennent Champion de France en battant le Paris SG à la dernière minute. « C’était monumental. Le premier titre de Champion après tant d’années. Je me souviens de Dominique Dropsy maquillé… On garde cela dans son cœur jusqu’à la fin de sa vie. »
S’il n’était plus sur le banc en 2009, Pierrot conserve également en mémoire ce moment fort de l’histoire du Club, notamment avec Yoann Gourcuff. Un garçon avec lequel il a beaucoup travaillé et tissé une relation particulière. « J’ai beaucoup de souvenirs avec les joueurs » se contente de commenter pudiquement Pierrot.
L’histoire d’une vie
Au moment de conclure notre entretien, nous demandons quel est le symbole représentant le mieux le Club. « Le lien familial qui perdure malgré les périodes difficiles » répond-il d’emblée. Avant de préciser : « Les Girondins, c’est toute ma vie. Je ne me vois pas sans les Girondins. Ils m’ont ressuscité. Je n’ai jamais travaillé dans mon intérêt, j’ai toujours été dévoué pour ce club. »
Pierrot pense tout devoir aux Girondins. Les connaisseurs du Club et tous les joueurs passés par sa méthode savent également ce qu’ils lui doivent : le dévouement, la passion et la compétence d’un homme dédié au Scapulaire. A notre club.